Une fouille s’impose lorsque des vestiges archéologiques sont observés dans un terrain après l’avoir diagnostiqué. Aucuns travaux ne peuvent être entamés qu’après le prélèvement des vestiges mobiliers sur le site. Nous vous dévoilons dans cet article les différentes étapes de la réalisation de ces fouilles de A à Z.

L’établissement d’un contrat d’opération

La réalisation des fouilles préventives fait l’objet d’un contrat. Le spécialiste en aménagement extérieur et l’opérateur l’établissent pour définir le prix et les délais de la réalisation. L’Inrap est l’opérateur par défaut habilité et agréé pour mener une fouille. L’aménageur peut aussi choisir un autre service archéologique territorial à condition que celui-ci soit habilité par l’État. D’ailleurs, il se peut que ce soit une personne de droit public ou privé disposant d’une compétence scientifique agréée. Cependant, le service régional de l’archéologie territorialement compétent doit vérifier la conformité de l’offre au préalable. Une fois que l’État valide le contrat et donne une autorisation, l’opération peut commencer.

L’intervention sur le terrain

Avant de commencer, l’équipe du maître d’ouvrage installe le chantier et organise le plan de terrassement. Il faut atteindre les premiers niveaux archéologiques en dégageant la couche de terre végétale par décapage. Chaque couche archéologique doit être inspectée par stratigraphie suivant un ordre chronologique illustrant respectivement l’histoire du site. Les fouilleurs détectent les couches les plus anciennes en cherchant les dépôts les plus récents. En revanche, cette méthode n’est pas toujours aussi efficace, notamment si les sols ont subi une érosion.

La documentation et l’enregistrement des vestiges se font à travers des relevés et des coupes. Le maître d’ouvrage fait ensuite appel à un topographe pour l’assister à dresser un plan précis et détaillé de ces vestiges. Il faut attendre 15 jours après la fin de l’opération pour recevoir une attestation de libération du terrain. À ce stade, faire appel à une entreprise de terrassement pour réaliser les travaux de fondation est recommandé.

Bon à savoir : La délimitation des couches est effectuée par les archéologues et/ou les géologues. Ils les classent par couleur, par texture ou par type de vestiges.

Le transfert du mobilier archéologique

Le centre de recherches archéologiques prend en charge l’étude du mobilier archéologique. Ce dernier est préalablement classé par site, par zone et par numéro de couche en fonction de son lieu de découverte. D’ailleurs, certains doivent être consolidés in situ avant le transfert.

L’exploitation des données de fouille

Les données recueillies sont traitées et exploitées dans un centre de recherches archéologiques. Pour commencer, les documents, les informations sur les opérations de nettoyage et le marquage du mobilier sont à classer. Pour ce faire, les membres de l’équipe s’organisent et repartissent les tâches en élaborant un planning. Différents intervenants spécialisés peuvent être sollicités selon la nature des vestiges.

Il existe différentes méthodes pour dater les vestiges par ordre chronologique. La confrontation et la restitution de la stratigraphie observée sur le terrain et le matériel découvert permet de dater les occupations humaines successives dans le site. Pour faciliter les travaux, l’équipe élabore un plan global et un plan d’ensemble des vestiges dans une période chronologique donnée. Une image d’ensemble du site est ainsi constituée comprenant :

– les bâtiments d’habitation ;

– les zones artisanales ;

– les enclos ;

– les aménagements agraires ;

– les espaces funéraires, etc.

Le rapport de fouille et la restitution de l’histoire du site

La rédaction du rapport est l’étape ultime de la fouille pour consigner une analyse de l’évolution du site. Elle est accompagnée par les dessins et les photographies de structures ainsi que quelques éléments du mobilier en guise de support. Ce rapport peut faire l’objet d’une publication scientifique. Il sera ensuite transféré aux services de l’État avec l’ensemble de la documentation et des données scientifiques de l’opération.